
Niveau 2
Les violences conjugales lors des confinements
Le deuxième niveau de la recherche AMI Flash covid s’intéresse à l’impact du confinement sur les relations familiales et conjugales. Il est porté par des psychologues et sociologues. Sa méthodologie repose sur des questionnaires psychologiques diffusés à large échelle via les réseaux sociaux mais s’appuie aussi sur des passations d’entretiens qualitatifs auprès d’auteurs/autrices ou de victimes de violences conjugales ou intrafamiliales.
Il s’agit ainsi de comprendre les retentissements du confinement sur le lien de couple, d’apprécier le confinement imposé au niveau national sous l’angle de ses possibles effets catalyseurs de la violence dans les liens intrafamiliaux. Le confinement est ici à interroger dans sa fonction révélatrice des violences de couple (psychologiques comme physiques ou sexuelles) soit qu’il potentialise une violence propre au lien du couple et à son mode de fonctionnement, soit qu’il actualise des violences antérieures et les amplifie.
En cela, l’objectif est de repérer des indices spécifiques aux effets du confinement, de comprendre ce qu’il induit sur la dynamique de couple, notamment du fait de la contrainte du corps limité dans sa libre circulation. Deux cas de figure sont étudiés :
• cette restriction objective de liberté des deux membres du couple produit de nouveaux aménagements du lien et potentialise des mouvements violents sourds ou manifestes (étude sur la population générale) ;
• le confinement exacerbe une violence déjà coutumière (étude sur auteurs et victimes).
Il s’agit alors de décrire la nature, la fréquence des violences conjugales et d’envisager les potentiels effets de l’enfermement sur leur possible exacerbation. Il s’agit aussi d’envisager le vécu de la victime de violences conjugales et la compréhension qu’elle peut avoir de la situation, pour envisager des leviers psychiques et pratiques en termes d’accompagnement et de prise en charge des victimes de violences conjugales/ou intrafamiliales.
Les questionnaires et grilles d’entretiens ont reçu l’aval de la Déléguée à la Protection des Données de l’Université de Poitiers (DPO) pour sécuriser l’anonymat et la circulation des données.
Articles
- Violences conjugales, analyse du lien violent à l’épreuve du confinement
Élise Pelladeau, Jean-Baptiste Marchand, Pierre Styblinski, Katia Mouillot, Valérie Jadot, Marjorie Roques
Annales Médico-Psychologiques, Revue Psychiatrique, 2022, 180 (5), pp.442-446. ⟨10.1016/j.amp.2022.02.016⟩. ⟨hal-03776516⟩
- Sadisme, emprise et destins libidinaux dans le lien conjugal violent
Élise Pelladeau, Revue française de psychanalyse, vol. 86, no. 2, 2022, pp. 415-426.
• Questionnaire à destination des victimes
Il y a 64 questions dans ce questionnaire. Ce questionnaire est anonyme.
• Questionnaire à destination des auteurs
Il y a 61 questions dans ce questionnaire. Ce questionnaire est anonyme.
Responsables du niveau 2 :
Marie-José Grihom (professeur de psychopathologie clinique, psychologue clinicienne, psychanalyste, Laboratoire CAPS, Université de Poitiers) et Jean-Baptiste Marchand (maître de conférences en psychologie clinique, Laboratoire CAPS, Université de Poitiers).
Membres du niveau 2 :
Ludovic Gaussot (maître de conférences en sociologie, laboratoire Gresco, Université de Poitiers) et Élise Pelladeau (maîtresse de conférences en psychologie clinique et psychopathologie, laboratoire CAPS, Université de Poitiers).